L’avalanche qui a tué 3 skieurs au col Emile Pic dans les Ecrins il ya quelques années a provoqué des réactions vives relayées par la presse.
Il est vrai qu’elle fait suite à une trop longue série d’avalanches meurtrières dans les Alpes du sud.
En temps que professionnels nous sommes choqués par des jugements hâtifs et stigmatisants pour toute notre profession. Et nous sommes solidaires de nos collègues guides autrichiens qui encadraient le groupe.
En montagne, encore plus qu’ailleurs, on peut tous faire l’expert après l’accident en s’appuyant sur des on-dit ou des croyances…
Ceci n’est pas très respectueux pour les victimes, leur famille, les rescapés ou même la trop souvent bafouée présomption d’innocence.
Il n’est pas question de se défiler de nos responsabilité, mais malheureusement nous ne manquons pas d’exemples où suite à un accident en montagne des professionnels ont été stigmatisés, traités d’inconscients – pour rester poli – alors qu’après le travail de la justice le professionnel était innocenté…
On peut considérer qu’il s’agit d’une réaction corporatiste. Mais quand on voit la douleur infligée par cette « double peine » (vivre l’accident et la stigmatisation) sur ceux qui ont vécu cela, je pense que l’on peut dire que c’est juste une réaction humaine et empathique.
Et c’est la réaction d’un guide, qui s’est rendu compte au fil des ans et des sommets ( gravis ou loupés!) qu’il faut se garder de croire que l’on sait : c’est dangereux sur le terrain, et très présomptueux pour le regard que l’on a sur les autres…
Nous nous associons à la douleur des victimes, de leur famille, des proches, et des rescapés, et nous avons une pensée pour les secouristes fortement sollicités.